Un aveu et un amour naissant? [Maria and me]

Cela faisait maintenant quelques temps que j'étais à l'internat Ibichi. Peu de temps après mon arrivée, j'avais rencontré une personne formidable. Maria Takahashii. Une fille étonnante, autant à cause de ses oreilles de chat que de par son caractère. Et malgré le fait que j'ai tenté de la draguer d'une manière plutôt étrange, elle ne m'avait pas repoussé, au contraire. C'était étonnant, et ça m'avait laissé à penser qu'elle était très ouverte et sympathique. Nous étions dans la même classe, aussi nous voyions-nous en cours toutes les nuits, mais sans jamais pouvoir parler, car les cours étaient une chose sacré! J'écoutais attentivement les professeurs, afin d'en apprendre encore plus sur le monde qui m'entourait. Alors bon, je regardai de temps en temps Maria du coin de l'oeil, sans qu'elle m'aperçoive en train de l'observer : cela aurait été embarrassant! Qu'aurais-je dit si elle m'avait vu faire? Au début, j'avais voulu tenter un plan séduction, simplement parce que c'est plus fort que moi, cela faisait partie de mon caractère, j'adorais courtiser les jolies filles! Mais depuis que je l'avais rencontré, je n'avais pas approché une seule fille avec un plan drague en tête. Non, à la place, je pensais souvent à Maria. Cela m'avait surpris quand je m'étais aperçu que je pensais à elle souvent. Et puis, j'avais réalisé que ce n'était pas anodin. Je m'étais fait prendre à mon propre piège. Ça ne m'était encore jamais arrivé... Un sentiment bien étrange était né au fond de mon âme, elle avait emprisonné mon cœur. J'étais incapable de courtiser qui que ce soit d'autre, parce que rien que le fait de la voir me faisait chaud au cœur, en particulier lorsqu'elle souriait. Elle avait le charme d'un ange, un joli visage enfantin, un sourire magnifique, de superbes yeux dans lesquels on pouvait se perdre pendant des heures... Ce sentiment que j'éprouvais en pensant à elle et en la voyant, c'était l'amour. Je n'avais aucun doute sur mes sentiments. Je l'aimais, et je ne pouvais me passer de sa présence.
Mais le fait de ne pas savoir si mon amour était réciproque ou non me hantait. Que ressentait-elle à mon égard? Et si elle ne partageait pas le même sentiment? Que ferais-je? Je ne m'imaginais pas l'aimer en secret pendant des années et des années, en sens unique tout en sachant que mon amour était vain puisqu'elle ne me désirait point. Oui désirer, puisque maintenant que j'éprouvai un tel sentiment, je dois bien avouer que aimer, désirer et vouloir faire sien de quelqu'un étaient des choses très similaires, qui ne se distinguaient presque pas en amour. C'est étrange pour qui n'a jamais ressenti cela, mais c'était pourtant ce que je ressentais : je l'aimais, je la désirais, je voulais qu'elle soit mienne et qu'aucun autre homme ne puisse me la prendre. Était-ce de l'égoïsme? Je n'arrivais pas à trancher sur la question. Peut-être que oui. Peut-être pas.
Aujourd'hui, je m'étais enfin décidé à tout lui avouer. Cette situation ne pouvait pas durer éternellement, il fallait que je sache maintenant. C'est pour cette raison qu'en cette fin de nuit de cours, alors que tous les élèves de la classe de nuit retournaient dans les dortoirs, je cherchai le nom de Maria sur toutes les portes de chambre. A cette heure-ci, elle devrait y être, tout du moins pour y déposer ses affaires de cours. Une fois que j'eus trouvé sa chambre, je frappai 3 petites coups à la porte, et demandai à entrer :

J'étais nerveux. Je ne sais pas si ma voix reflétait mon état d'esprit, mais avouer mes sentiments allait être bien plus dur que ce que je m'étais imaginé. Bien sûr, je n'étais pas dupe, je savais déjà que faire une déclaration n'était pas simple. Mais jamais je n'avais pensé ressentir une nervosité, un stress, une angoisse, une gêne pareil! Comment allais-je pouvoir commencer? Comment aborder ce sujet comme ça, de but en blanc? Imaginez la honte que ce serait si elle me disait qu'elle ne ressentait rien pour moi! C'était un suspense insoutenable... Déjà, était-elle dans sa chambre? Allait-elle m'ouvrir? Oui, parce que je ne voulais pas entrer d'un seul coup! Imaginez qu'elle soit en train de se changer, de quoi aurais-je l'air si j'entrai à ce moment-là sans y être invité? C'était bien la première fois que je m'inquiétais autant dans toute ma vie. J'étais d'ordinaire très calme, anormalement imperturbable. Et aujourd'hui, j'étais dans tous mes états... L'amour changeait bien des choses apparemment...

Me répondit Maria. Instantanément, mon cœur s'emballa. Je ne savais plus quoi faire. Comment allai-je lui annoncer mes sentiments? Comment devais-je commencer? Par un truc du genre «Maria, faut que je te parle»? Mais je l'avais déjà dit ça! Alors peut-être devrais-je directement lui dire «je t'aime»? Oui, mais c'est quand même plutôt brutal. Peut-être devrais-je... discuter comme si de rien n'était, et ensuite entrer dans le vif du sujet? Oh mais non, ce n'était pas une bonne idée! Et puis, comment faire pour entrer dans le vif du sujet en essayant de faire le plus naturel possible, comme si ce que j'allai lui dire était la suite logique d'une conversation? C'était impossible! En tout cas, je ne voyais comment faire...
Mon cerveau tournait à plein régime, lorsque j'entendis qu'elle ouvrit la porte. Je vis son sourire rayonnant. Cela me fit sourire à mon tour, et me détendit un peu. J'espérai intérieurement que son sourire continue de me réchauffer le cœur à jamais, qu'il continue de m'apaiser à l'avenir. Mais en même temps, je ressentis de la jalousie à l'idée que quelqu'un d'autre que moi puisse un jour ressentir la même chose que moi face à Maria. Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre que moi se sente apaisé en regardant son sourire... Ce n'était pas que je voulais qu'elle arrête de sourire aux autres, mais j'avais peur que quelqu'un se mette à ressentir les mêmes sentiments que moi, et donc qu'il aime lui aussi ma jolie vampire. Ce serait un rival et je ne savais pas si j'arriverais à me contrôler face à quelqu'un qui risquait de s'attirer l'amour de Maria : j'abritais un démon maléfique en moi. Lorsque je n'étais pas maître de moi, il s'emparait de mon corps et se mettait à répandre le mal autour de lui. Je n'arrivais pas toujours à me contrôler. J'étais un démon, mais j'avais une apparence humaine et un cœur humain. J'espérai ne jamais avoir à expliquer à Maria ceci. Que penserait-elle de moi si elle apprenait que je pouvais être le pire des criminels sous ma deuxième forme? Elle qui était si innocente, si douce! Elle aurait une bien piètre opinion de moi si elle savait, et cela me ferait beaucoup de peine. Bref, je n'eus pas le temps de réfléchir davantage, car elle me sauta au cou :

Lui répondis-je aussitôt, sans réfléchir. Et instantanément, je m'aperçus que je venais en réalité d'amorcer la déclaration que je tenais à lui faire. Alors je lui pris la main, et j'entrai dans sa chambre en refermant la porte derrière nous. Non pas que je ne voulais pas que les autres sachent ce que je ressentais... mais une discussion comme celle-ci devait se faire en privé, à l'abri des oreilles indiscrètes. Je me tournai vers elle et la regardai droit dans les yeux. Les miens devaient traduire une forte émotion. Le fait qu'elle m'ait sauté dans les bras m'avait fait oublié tous mes doutes quand à la manière dont je devais procéder. Je savais ce que je devais dire, je n'avais plus aucune hésitation. Il suffisait que je laisse parler mon cœur. La raison et la réflexion n'avaient rien à faire avec les sentiments. Il est impossible de raisonner rationnellement en amour. Alors avec sérieux et d'une voix sincère, je me lançai en prenant ses mains dans les miennes :

J'approchai sa main gauche de ma bouche, et y déposai un tendre baiser. Et je terminai par cette phrase :

Lorsque Maria, après m'avoir sauté et que je lui ai dit très intelligemment «ça prouve que je ne te laisse pas indifférent», m'avait répondu «tu en doutais?», un sourire en coin apparut sur mon visage, mais elle n'eut pas le temps de le voir, puisque je l'emmenai dans la chambre et refermait la porte. Cette simple question me permettait de deviner ses sentiments. Je n'en étais pas sûr à 100%, mais tout dans ses gestes et paroles le laisser à penser. Elle ressentait la même chose que moi... enfin, me semblait-il.
Bref, je me décidai enfin à lui avouer mes sentiments. Je lui avais pris les mains et fait ma déclaration, d'un ton sincère. Lorsque j'eus fini, je la vis glisser à terre, ses mains toujours dans les miennes. Je vis des larmes perler sur son visage. C'était mes propos qui étaient en cause? Ne me dites pas que je l'avais rendu triste! Ce n'était pas l'effet recherché, je ne cherchais pas à faire pleurer. Je lâchai ses mains et commençai à faire demi-tour. Je me disais qu'elle avait sans doute besoin de réfléchir et de digérer tout ça. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle me rattrape avant que je sorte. Elle se colla dans mon dos et croisa ses mains sur mon ventre. Elle me dit, semblant chercher ses mots... ou peut-être pleurait-elle encore en silence :

Si je m'attendais à ça! Maria était vraiment surprenante, elle prenait très vite des décisions. Ce qui n'était pas pour me déplaire! Puis elle passa devant moi et posa l'une de mes mains, qu'elle venait de prendre, sur son cœur. Son cœur... il battait fort et vite. Comme le cœur de quelqu'un qui venait d'accomplir un gros effort physique. Comme le cœur de quelqu'un qui venait d'être soumis à une émotion forte. Je remarquai qu'il loupait certains battements... j'aurai pu m'inquiéter, mais étrangement, je compris d'où cela venait : je lui faisais beaucoup d'effet, un effet tel que son cœur en avait des ratés. J'étais flatté qu'elle me prête une telle attention, ça faisait plaisir de sentir que quelqu'un partageait les mêmes sentiments que soi. Je relevai mes yeux vers son visage(car j'avais baissé les yeux sur ma main posée sur son cœur), et m'aperçus qu'elle rougissait. Un sourire en coin apparut sur mon visage. Et elle me dit :

Suite à cet aveu de sa part, elle rougit encore plus violemment et baissa les yeux. Je sentis qu'elle était gênée. J'eus un rire court. J'admets que j'étais un peu moqueur, mais ce n'était rien de bien méchant. C'était juste que je prenais toutes les occasions qui s'offraient à moi pour rire! Puis je m'approchai encore plus près de Maria, posai ma main droite sur le derrière de sa tête et embrassa son front. Et avec ma main gauche, je l'attirai contre moi afin de la prendre dans mes bras. J'étais plus grand qu'elle, j'avais environ une tête de plus qu'elle, alors sa tête à elle m'arrivait au niveau du torse, à la base de mon cou. Je lui dis :

J'avais ajouté cette dernière phrase sur un ton ironique, qui démentait le fait que je sois vexé. Il m'était impossible de lui en vouloir, surtout pour une aussi petite chose!
Puis après quelques secondes, je posai mes mains sur ses épaules et la reculai un peu. Je me penchai vers son visage, et lui dit, d'une voix basse et douce :

Puis je fermai les yeux, posai mes mains sur son visage et posai doucement mes lèvres sur les siennes, et l'embrassai avec tendresse et amour. Je fis durer le baiser, sans pour autant l'empêcher de respirer. Puis une fois que le baiser prit fin, je la regardai avec un sourire aux lèvres et la prit de nouveau contre moi. Oh oui, j'étais heureux! L'homme le plus heureux du monde, car j'avais à mes côtés la plus belle femme au monde. Je la rendrai heureuse. Je lui donnerai envie de rester avec moi pour toujours. Je la protégerai des autres hommes et de n'importe quel danger. Même si je doute que l'internat regorge de danger! Et je lui demandai, avec un ton enjoué :